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Interview Gilles Bizot

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20 mars 2007

Gilles Bizot, gardien et coach du PUC, a accepté de se mettre à nu pour les lecteurs (et les lectrices) de Francefloorball, une interview qui fait mouche.

Pour commencer, je me suis permis de vous livrer une petite bio du personnage qui pourra certainement vous aider à mieux le cerner

Gilles Bizot est né le 12 janvier 1979 à marseille. A la base, il voulait embrasser une carrière diplomatique grâce à son russe et son cursus de droit, puis il a failli devenir officier de gendarmerie. Ayant envie de changer d’air et de découvrir le monde, il est "monté à la capitale". En ayant fait un DESS de géopolitique locale, il a travaillé dans un cabinet de consultants en aménagement du territoire et a été pendant 6 mois attaché parlementaire à l’Assemblée Nationale. Mais ce qui a changé sa vie de petit marseillais turbulent, c’est la Cité Internationale Universitaire de Paris. Ce "ghetto de luxe" dans cette ville de lumière l’a fasciné et il s’y est investi au niveau associatif. Voulant faire du sport, il a traversé l’avenue Pierre de Coubertin et s’est inscrit au PUC football. 3 ans tumultueux ont passé et il achevé ses études (Master 2 Droit des affaires-droit du sport) à Marseille : c’est à ce moment qu’il a découvert le floorball et profité de la naissance des rascasses. Première année de pratique avec comme modèle Thierry Pierrard et premier titre avec Marseille. De retour à Paris, il décide de goaler pour l’IFK tout en montant une activité Floorball au PUC avec Jérôme Joaille. Deuxième finale, défaite de justesse... C’est aussi en 2006 qu’il décide de mettre ses compétences au service de l’AFF. Pour lui, c’est un merveilleux laboratoire surtout qu’il travaille désormais comme responsable juridique de la Fédération Française de Baseball et Softball. Il avait fait ses preuves auparavant en intégrant des comités d’organisation de grandes manifestations sportives (Coupe du Monde 1998, Paris St Denis 2003, FOJE, Coupe de l’America) et en travaillant pour la Ligue de Football Professionnel et le Comité National Olympique du Sport Français Et depuis cette année, c’est la grosse aventure avec l’équipe du PUC.

Bonjour Gilles, alors soulagé par ce titre ? Ca fait quoi d’être Champion de France pour la première saison du PUC en championnat de France ?

Pas soulagé mais très content ! Soulagé aurait signifié que ce titre n’attendait que nous et ce n’était pas notre philosophie. Je suis heureux pour les joueurs, pour le groupe, pour nos entourages et aussi pour le PUC, même s’il va encore falloir convaincre les dirigeants de continuer encore plus le développement de cette discipline. Mon objectif est vraiment de monter sur Paris une école de Floorball, comme à Marseille et à Besançon. Avant même la joie du titre, je suis content du projet, de sa viabilité, de son évolution. Je pense être un militant de ce sport que je trouve complet, éducatif, facile d’accès et plein d’avenir. Sinon être champion dès la première année, c’est sûr, c’est agréable ! C’est important à mon avis que ce titre tourne partout en France, à Lyon, Nantes, Lille ou Agen ... Car avec un titre, on peut se vendre mieux, attirer quelques sponsors ou obtenir des subventions. Alors, cette année nous avions le potentiel, on a saisi notre chance, tant mieux. Ca prouve aussi qu’un club peut rapidement être d’un bon niveau, notamment dans une grande ville ou une ville universitaire ... Je ne comprends pas pourquoi à Toulouse, à Aix-en Provence, Nice, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, il n’y aurait pas une équipe ! Le potentiel existe, il faut trouver des personnes ressources ...

Au début de saison, pensais-tu que le PUC pouvait gagner le championnat ? Quand en as-tu réellement pris conscience ?

Vraiment pas, je partais avec 5-6 joueurs capables de former une belle ligne qui étaient rescapés de l’année dernière ... On comptait participer au championnat et puis se faire plaisir. Nous avions obtenu un second créneau dans notre gymnase, de 21h à 23h le vendredi soir, le genre de chose qui n’attire pas ... Et puis, j’ai fait de la pub, Davy a créé un blog pour le PUC et ça a attiré des étudiants ... Et début octobre, alors que j’attendais une quinzaine de personnes, trente se sont rapidement inscrites. A chaque entrainement, vingt personnes étaient régulièrement présentes. Un des facteurs qui m’a fait prendre conscience de notre potentiel, c’est l’arrivée des joueurs de la Maison du Canada et des suédois. On peut dire ce que l’on veut, ils ont ça dans le sang. Par leur pugnacité, leur envie, leur travail pour adopter les règles du floorball, ils m’ont fait comprendre que le titre était devenu un objectif. Donc, début novembre, je savais que nous pouvions techniquement et physiquement rivaliser avec l’IFK ou Marseille.

Personnellement, c’était ta troisième finale consécutive avec trois clubs différents (Speedhoc Rascasses, IFK Paris et le PUC), tu comptes changer de club chaque année ?

Oui, c’est exact, trois finales. Deux victoires et une défaite un peu cruelle l’année dernière ... L’IFK avait deux buts d’avance à 3mn de la fin ... Trois clubs, et bien ça correspond au hasard. Lors d’une pause dans ma vie parisienne, je découvre le floorball à Marseille grâce à Eric Chevaucherie. Ensuite, je reviens à Paris donc il me faut jouer ... Et comme, je me prends au jeu du développement je monte une section Floorball au sein d’un club que je connaissais bien. Et je tiens à le dire, jamais sans le soutien de Jérôme Joaille, je ne serais parti dans cette aventure. Car si dans les buts je me sens plutôt à mon aise, je me voyais mal donner des conseils techniques sur les maniements des crosses. Donc pour répondre à ta question, l’année prochaine, je serai au PUC puisque ma vie se trouve à Paris ... Mais je voudrais rebondir là-dessus pour faire passer un message. Toutes les personnes qui jouent au floorball ont vocation à bouger un jour. Et il est nécessaire qu’elles s’investissent dans la création de clubs. Ce n’est pas dur. Les municipalités sont ouvertes, des clubs omnisports peuvent aider. Il faut juste un peu de temps et de méthode. Ne pas voir trop grand tout de suite et être désintéressé. L’AFF aidera tous les clubs qui veulent se monter. Moi, c’est mon boulot de tous les jours.

Quel est l’évènement qui t’a le plus marqué durant le championnat de France ?

C’est l’arrivée des Nordiques de Lille ! Ils ont la même vocation que moi. Eric Chevaucherie est un passionné qui veut donner du plaisir et en prendre. Je trouve que ce petit club familial est vraiment sympa. Même s’ils se prennent des raclées par les grosses cylindrées, ils font des matches de folie contre des équipes légèrement meilleures qu’eux. Et puis, ça ne leur fait pas peur de briser l’équipe l’année prochaine avec la création du club du Hainaut ! Il est là l’esprit pionnier. C’est celui là dont on a besoin.

Etant un club "universitaire", ne penses-tu pas que ce sera usant chaque année de reconstruire une équipe ?

Et bien oui, ce n’est pas facile mais chaque année des joueurs progressent et restent ! Un petit noyau se crée. Mais c’est clair que c’est un schéma très différent d’un club classique. Je ne suis pas pour l’instant dans une logique de formation de joueurs destinés à l’équipe de France puisque peu de français sont au club. Mais il est important que le sport se développe en France et à l’étranger. Mes canadiens (désormais convertis aux règles) une fois partis, vont rejoindre des clubs de floorball. Donc on oeuvre aussi au développement. Il faut avouer que ce flux d’étudiants étrangers est bénéfique aux joueurs du terroir qui progressent plus vite. Je pense que c’était intéressant voir stimulant de jouer le PUC cette année. Alors, je ne saurais jamais si l’on jouera le titre ou pas, mais on jouera toujours pour se faire plaisir et être contents de retrouver le petit monde du floorball ! Un de mes objectifs est de monter une équipe loisir.

Un dernier mot pour conclure ?

Je suis heureux pour mes joueurs, ça me donne encore plus envie de développer le floorball et j’espère que ça montrera l’exemple. Tout peut aller très vite. Et tous ensemble, même géographiquement éloignés, nous devons aller chercher des créneaux, des joueurs et séduire des partenaires institutionnels et des sponsors. Mais attention, le floorball doit passer par les plus jeunes si on veut lui donner un avenir.


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